Listly by Nathalie Duplain
Le héros aux gros bras par excellence de la mythologie, Héraklès, Hercule pour les Romains, a accompli douze travaux et plein d'autres choses à côté. On n'arrive jamais à les citer les douze. Il en manque toujours un. Alors voilà la liste !
(Texte d'après Diodore de Sicile, Livre I)
SON DERNIER travail enfin étant d'apporter d'Afrique, les pommes d'or des Hespérides, Hercule prit une seconde fois par mer la route de ce pays. Il croissait effectivement des pommes d'or en certains jardins d'Afrique qui appartenaient aux Hespérides mais elles étaient gardées par un épouvantable dragon qui veillait sans cesse. Ce qu'il y a de certain, c'est qu'Hercule ayant tué le gardien de ces brebis ou de ces pommes, il les apporta à Eurysthée et qu'ayant accompli ses douze travaux il se tint assuré d'avoir l'immortalité pour sa récompense ainsi que le lui avait promis l'oracle d'Apollon.
IL N'EUT pas plutôt fini son dixième travail qu'Eurysthée lui ordonna de tirer hors des enfers le chien Cerbère. Ce héros ainsi que le rapportent les mythologistes, étant descendu dans les Enfers, fut reçu de Proserpine comme son frère, et elle lui permit même d'emmener avec lui Thésée et Pirithoüs qui y étaient retenus prisonniers. Ayant ensuite lié Cerbère avec des chaînes de fer, il le tira hors des enfers et le fit voir aux hommes.
LE DIXIÈME travail qu'Eurysthée imposa à Hercule fut d'amener les vaches de Géryon qui paissaient sur les côtes de l'Ibérie ou de l'Espagne.
IL LUI fut ordonné bientôt après d'apporter le baudrier de l'Amazone Hippolyte. Hercule ayant traversé la mer du Pont à qui il donna le nom d'Euxin, et étant arrivé aux embouchures du fleuve Thermodoon, déclara la guerre aux Amazones et campa près de leur capitale, appelée Thémyscire. Il demanda d'abord le baudrier qui était le sujet de son voyage, et ayant été refusé, il livra bataille aux Amazones. Hercule ayant tué les plus célèbres des Amazones, réduisit les autres à s'enfuir, mais il en fit un si grand carnage dans leur fuite qu'il détruisit entièrement cette nation. Entre les captives, il choisit Antiope pour en faire présent à Thésée. Pour Mélanippe, elle se racheta en donnant à Hercule le baudrier qu'il était venu demander.
ON LUI ordonna ensuite d'amener de Thrace les cavales de Diomède. Elles étaient si furieuses qu'on leur avait donné des mangeoires d'airain et si fortes qu'on était obligé de les lier avec des chaînes de fer. Ce n'était point des fruits de la terre qu'on leur donnait à manger, mais elles se nourrissaient de membres coupés des malheureux étrangers qui arrivaient dans la Thrace. Hercule voulant prendre ces cavales se saisit d'abord de leur maître, et il les rendit obéissantes en les rassasiant de la chair de celui qui les avait accoutumées à manger de la chair humaine.
SON SEPTIÈME travail fut d'aller chercher en Crète le taureau dont on dit que Pasiphaé fut amoureuse. Étant passé dans cette île, il amena dans le Péloponnèse, du consentement du roi Minos, ce monstre au sujet duquel il avait traversé une si grande étendue de mer.
APRÈS qu'il eut fini ce travail, Eurysthée lui ordonna de nettoyer sans l'aide de personne l'étable d'Augée où s'était amassé depuis plusieurs années une quantité énorme de fumier. L'insulte était jointe à la peine dans ce commandement d'Eurysthée. Mais Hercule ne voulut pas emporter ce fumier sur les épaules afin d'éviter la honte qui pourrait rejaillir sur lui de cette fonction et il nettoya cette étable sans ignominie, en y faisant passer le fleuve Penée. Ce travail ne fut pour lui que l'affaire d'un jour. Et il y donna de plus une grande preuve de sa prudence, car ne voulant rien faire qui ne fût digne de l'immortalité, il exécuta d'une manière honorable un ordre très humiliant.
ENSUITE, il reçut ordre de chasser les oiseaux du lac Stymphalide, et il employa encore l'adresse en cette occasion. Il s'était ramassé autour de ce lac une multitude incroyable de ces oiseaux qui ravageaient entièrement les fruits des contrées voisines. Il était impossible d'en exterminer un si grand nombre en les tuant l'un après l'autre. C'est pour cette raison qu'Hercule imagina un tambour d'airain qui faisant un bruit continuel et très grand, les fit tous fuir, et par cet expédient, il en délivra absolument le lac.
EURYSTHÉE ordonna ensuite à Hercule de lui amener la biche aux cornes d'or qui courait d'une grande vitesse. Il se servit plus de son adresse que de sa force pour venir à bout de cette entreprise. Car les uns disent qu'il la prit dans des filets, d'autres qu'il la fit tomber dans un piège, et quelques autres enfin veulent qu'il s'en soit rendu le maître en la forçant à la course. Ce qu'il y a de certain, c'est qu'il acheva cet exploit sans courir aucun danger.
EURYSTHÉE lui commanda en troisième lieu de lui amener vif le sanglier d'Érymanthe qui paissait dans les campagnes d'Arcadie. Ce commandement paraissait d'une difficile exécution et pour y satisfaire il fallait prendre son temps avec beaucoup d'adresse. Hercule courait risque d'être dévoré s'il laissait trop de force à l'animal et de le tuer s'il l'attaquait trop vivement. Cependant, il le combattit si à propos qu'il l'apporta tout vif à Eurysthée. Le roi le voyant porter ce sanglier sur ses épaules fut saisi de frayeur et s'alla cacher sous une cuve d'airain.
SON SECOND travail fut de tuer l'hydre de Lerne. Elle avait un seul corps et cent cous et chacun de ces cous se terminait à une tête de serpent. C'est avec raison que ce monstre passait pour invincible: car du cou qu'on lui avait coupé, il renaissait toujours deux autres têtes, et sa blessure même lui fournissait un double secours. Pour surmonter cette difficulté, Hercule se servit de cette ruse. Il commanda à Iolaüs de brûler avec un flambeau la partie coupée, afin d'arrêter cette reproduction funeste. Étant ainsi venu à bout de cet animal, il trempa des flèches dans son fiel afin que chaque trait qu'il lancerait contre d'autres monstres leur fît des plaies incurables.
SON PREMIER travail fut de tuer le lion de Némée. Il était d'une grandeur monstrueuse et comme on ne pouvait le blesser avec le fer, avec l'airain, ni avec des pierres il fallait nécessairement employer la force des bras pour le dompter. Ce lion ravageait souvent le pays qui est entre Mycènes et Némée, auprès d'une montagne appelée le mont Trétos. Au pied de cette montagne il y avait une grande caverne où ce monstre se retirait ordinairement Hercule alla un jour l'attaquer, mais le lion s'enfuit dans sa retraite. Hercule s'y jeta après lui et en ayant bouché l'entrée, il le combattit corps à corps, et lui serrant le col avec ses deux mains, il l'étrangla. La peau de cet animal, qui était fort grande, lui servit toujours dans la suite de vêtement et même de bouclier dans ses combats.